- C'est la faute de Berlin !
- Mais non ce sont les Français et les Anglais qui ne se sont pas mis vraiment d'accord !
- Pas du tout c'est Tom Enders qui a pris ses désirs pour des réalités !
Comme toujours dans ces sujets tout cela n'est que justifications de surface. Rester au niveau du discours n'apprend rien. Vous devez absolument remontez à l'étage Monde : celui des représentations et des logiques d'actions.
Les Mondes en présence sont de véritables Icebergs sociologiques qui se heurtent sous la ligne de flottaison : cela cogne bien avant que nous sentiez quelque chose en surface !
Le Monde du top Management de EADS BAE : "Au fond nous voulions prendre le pouvoir en passant au dessus des Etats Européens qui ne parviennent jamais à se coordonner rapidement." C'est une grandeur supra-nationale. "Moi Tom Enders, mon groupe, nous sommes plus forts que les états" . C'est une tendance de fond des patrons des grands groupes. (Prenez l'exemple de Jean Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric qui doit son positionnement de leader mondial à l'écosystème protégé autour d'EDF, et qui est parti se localiser à Hongkong, à juste raison sur le plan du business futur)
Le Monde des états Français et Anglais : "Nous avons une lecture politique et médiatique du sujet : c'est bien d'être actionnaire du leader mondial de la défense. nous croyons que nous en aurons la maîtrise Et comme au fond nous ne comprenons rien au fonctionnement de l'industrie et des grands groupes internationaux en particulier, faisons confiance au PDG. Si cela ne marche pas cela sera sa faute."
Le Monde de l'état Allemand : "Nous avons une compréhension fine de la performance industrielle. Nous constatons que nos grands groupes et nos PME sont des leaders mondiaux en rentabilité et en conquête de marché, sans avoir besoin de faire des méga fusion ( ie Daimler Chrysler grand fiasco s'il en est !) : ce projet EADS BAE est un halo de fumé que nous ne comprenions pas vraiment depuis le début" Il faut être capable de convaincre ce Monde industriel et marchand, très pragmatique.
C'est 3 Mondes pouvaient-t-ils se synchroniser ?
A court terme non, et sûrement pas comme Tom Enders a cherché à le faire : en ligne droite, en manager cartésien, avec des arguments rationnels dans son Monde
Les Mondes en présence sont trop éloignés, dans des registres trop différents. Il y a des étapes intermédiaires nécessaires. comme par exemple partager une même représentation de la performance industrielle : "Être un grand groupe performant Européen c'est quoi ?"
Laurent Dugas
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