Trierwieler - Hollande même combat ?

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L'actualité étant souvent une répétition je remets en lumière le message écrit lors de l'affaire Gayet - Hollande 


Le livre de Valérie Trierweiler et tous les commentaires qui tournent autour sont emblématiques de l'un des 6 Mondes de références : le Monde de l'opinion

Hollande comme Trierweiler appartiennent à ce même Monde. L'une est journaliste politique, l'autre est politique journaliste. Tous les deux "commentent" une actualité sur laquelle ils ont peu de pouvoir réel de changement (souvenez-vous des messages "le chômage va baisser à la fin de l'année, la reprise est là", ...). Et comme les politiques et les journalistes sont du même Monde, ils se marient/vivent souvent entre eux

Chacun des Mondes de références possède ses caractéristiques, qu'il faut aborder sans jugement de valeur. 
Les débats actuels sur "fallait-il écrire ce livre?" mettent en évidence l'une des rubriques clés d'analyse d'un Monde : le prix à payer, c'est-à-dire ce à quoi il faut renoncer pour faire partie de ce Monde. 


Le Monde politique a rejoint depuis la fin des années 1990 le Monde de l'opinion.L'événement emblématique de ce glissement a été, selon moi, l'interview du Président François Mitterrand par des journalistes qui étaient les compagnes de ministres en exercice...

Appartenir au Monde de l'opinion a beaucoup d'avantages : être connu, être élu, profiter de passe-droits, avoir du pouvoir,...
Mais il faut accepter d'en payer le prix. Dans ce Monde-là, le prix à payer réside dans le renoncement au secret.

Attendre l’avis et le retour du plus grand nombre à travers les médias ou les conversations implique d'être prêt à vivre exposé aux yeux de tous. Les secrets, s'ils sont toujours connus d'un premier cercle, le deviennent sinon très vite de la base "opinion".
Il faut y être préparé, s'organiser pour cela et enfin l'accepter.

La posture qui consisterait à profiter des avantages d'un Monde sans accepter d'en payer le prix, "investissement" préalable nécessaire, est extrêmement fausse ; elle ne peut conduire qu'à des désillusions pour toutes les parties prenantes. Abusive, cette posture nie la cohérence du Monde auquel la personne veut appartenir, et aboutit in fine au rejet de la personne par ce Monde.
Dans le Monde industriel par exemple, le prix à payer est de chercher à progresser en permanence. Renoncer à cet "investissement" permanent dans le progrès revient à nier ce Monde industriel aux yeux des personnes que vous voudriez entraîner.

Notre classe politique vit dans ce Monde en symbiose avec les médias. Cela leur procure beaucoup d'avantages : pouvoir, argent, reconnaissance, avantages divers, ... Mais il y a un prix à payer


PS : Notre livre Changez de Monde pour réussir votre Stratégie décrit ce Monde de l'opinion qui est l'un des 6 Mondes de référence. Vous trouverez ci dessous  un extrait afin de mieux le comprendre .


"Ici l’individu a besoin de l’opinion, de l’avis et des retours des autres et de leur reconnaissance. Sa grandeur dépend de l’opinion des autres. Il a besoin de considération, il se reconnaît dans les vedettes, les personnes connues. Il accorde de l’importance aux marques, aux messages publicitaires.


Ce monde associe à la fois les vedettes et leurs fans, les leaders d’opinion - hommes politiques par exemple - et leurs supporters. Il implique aussi un large éventail de personnes dans les entreprises et la vie de tous les jours : les personnes qui ont besoin d’un sens aigu de l’impact de leur communication sur les autres.
  • La grandeur réside dans la visibilité. Hommes politiques, acteurs, journalistes, animateurs font potentiellement partie de ce monde. Ils partagent des valeurs comme la force de persuasion, le vedettariat, le succès médiatique, le fait d’ « être au courant ». Ils ont peur du banal et de tomber dans l’inconnu. La réalité de l’opinion des autres, les réactions de l’opinion publique sanctionnent, valident ou  invalident leur succès. Si le succès, c’est être connu, la déchéance est liée à une situation d’indifférence ou de banalité. 
  • La boucle de reconnaissance repose sur l’existence d’une audience, d’un public qui assure votre visibilité. Les célébrités peuvent être oubliées du jour au lendemain. Ainsi ce monde accorde un prix important à la mémoire. La dignité des personnes se trouve dans leur désir d’être reconnues, car elles ont en commun d’être mues par l’amour propre.
  • Les interactions collectives entre les êtres sont de l’ordre de l’influence, de la persuasion pour attirer, de la séduction, du discours politique et de la mise en scène. L’épreuve consiste en la représentation de l’événement placé sous le regard des autres : le spectacle, l’élection, le journal télévisé de 20h, l’interview par un journaliste, la prise de parole en public… Les êtres n’accèdent à la grandeur que si elle est rendue visible, et communiquée aux autres.
  • Le jugement consiste à mesurer la convergence des opinions, l’audience, la popularité. La décision va vers ce qui assure la plus grande visibilité."

1 commentaire :

  1. à la lecture du livre "Merci pour ce moment" , meilleur que les commentaires horrifiés des journalistes et politiques, si Hollande et Trieweiler partagent un même Monde de l'opinion, ils se différencie complètement sur leur Monde "secondaire" :
    Pour Valérie c'est un Monde Domestique qui prime, avec sa Jalousie comme marqueur évident.
    Pour François c'est le Monde Marchand, avec comme marqueur sa négation du monde Domestique ( goujaterie identifiée à d'autres occasions) son besoin de conquête prêt à tout pour y arriver.
    François n'aime ni les riches qui lui renvoient des codes dont il a horreur (mais qu'il aime fréquenter), ni les pauvres qui sont des perdant dans son Monde marchand : les "sans dents" parce qu'ils n'ont pas les dents qui raillent le parquet ?

    Bref pour "fusionner " durablement partager une dimension de Monde commun ne suffit pas, il faut aussi un accord sur les Mondes secondaires

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