« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »*
Cet extrait du discours d’Albert Camus pour sa réception du prix Noble de
Littérature en 1957 m'interpelle aujourd'hui.
Oui effectivement j'ai eu et j'ai toujours un côté "rebelle" qui a envie de refaire le Monde. J'ai construit le corpus méthodologique de P-Val sur
cette envie, adossé aux travaux académiques de Messieurs Thevenot et Boltanski
sur la théorie des conventions et à 25 ans de pratique du conseil en
transformation dans de nombreux secteurs privés et publics.
Peut-être que comme la génération d'Albert Camus, je ferai un jour le
constat que je / nous n'avons pas réussi à le refaire.
Mais j'apprécie d'autant plus la froide lucidité et la grandeur qu'il voit
dans "empêcher que le Monde se défasse"
En effet comment ne pas être frappé aujourd'hui par les risques -pour
certains quasi avérés- comme l'évolution de notre environnement climatique et
les impacts géographiques et démographiques liés, la déliquescence des
principes démocratiques au profit de régimes autoritaires, le gouffre
économique que creuse la crise sanitaire.
De façon très quotidienne notre rapport au travail et à l'entreprise
avec une distanciation physique qui peut devenir morale ne met-il pas en
péril les Mondes professionnels et sociaux que nous avons patiemment construits
?
Mais empêcher que le Monde se défasse passe nécessairement pas
changer la trajectoire de nos Mondes actuels. C'est stopper leur inertie,
les tendances lourdes et oser proposer d'autres Mondes qui soient vivables,
motivants, durables.
Avec vous, nos clients, ne devons-nous pas nous poser la question dans nos
actions de transformations de la qualité du Monde actuel, ses forces, ses faiblesses,
et se lancer dans la construction de Mondes plus robustes, durables,
motivants ?
Parlons-en !
Laurent Dugas
*https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1957/camus/25232-albert-camus-banquet-speech-1957/
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