Notre Monde, historique, fait de la résistance, malgré la prise de conscience de la finitude de nos ressources et du réchauffement climatique induit par notre activité croissante. Simultanément nous peinons à concevoir un nouveau Monde qui nous permettrait de survivre
Entre les deux, si nous n’y
prenons pas garde, les risques de « Monstres », Mondes violents,
inadaptés, existent, comme le prouvent des guerres que nous n’aurions pas crues
possibles il y a deux ans. Aujourd’hui pour la première fois de l’histoire
humaine nous risquons de nous trouver en exil de notre propre Monde, devenu
invivable.
A son échelle modeste, c’est
l’enjeu de P-VAL dans sa démarche « Monde Meilleur ». Crée en
1994, P-VAL s’est positionné dès 2008 sur la création de Monde auxquels les
personnes ont envie d’appartenir. Jusqu’à présent nous l’avons fait au service
de nos clients : vous voulez un Monde Agile ? parfait ! un Monde
de croissance B2B ? en route ! un Monde Low-cost ?
Allons-y ! …
Aujourd’hui nous voulons dépasser
cette approche en guidant nos clients vers un Monde Meilleur.
Pour expliciter ce que veut dire
Monde Meilleur, nous convions nos consultants et des clients, amis, relations à
des ateliers de philosophie pour ouvrir le champ de réflexion.
Nous partageons ici les
grandes lignes de l’atelier du 27 septembre.
Un Monde Meilleur est un Monde
qui vise à instituer une harmonie entre des éléments disparates : le
monde (kosmos en grec), est un arrangement harmonieux, qui s’oppose au
chaos (khâos en grec). Quels que soient nos efforts d’harmonisation, le
chaos croissant est inévitable, selon le principe d’entropie (augmentation
du désordre). Il n’y a donc pas de Monde Parfait, immuable, mais on peut
essayer de faire au mieux, sans oublier que le chaos est à l’œuvre, engendrant
toujours plus d’incertitudes : par exemple, le prix du pétrole est de
moins en moins prévisible.
Pour trouver une harmonie,
notre Monde a besoin de limites. Toute communauté habitant un Monde commun
doit donc définir quelles sont ses propres limites et ses fins.
Rousseau nous invite à penser
la communauté à partir de l’amour de soi, que tout être humain ressent. La
communauté s’étend par cercles concentriques grâce à un vécu commun, à des règles
et des affects en partage. Plus le cercle est étendu, plus les liens affectifs
et réglés qui nous unissent aux autres risquent de devenir distendus,
abstraits, désincarnés. Pouvons-nous penser des rapports affectifs et réglés à
l’échelle cosmopolitique ? Comment articuler le local et le global, en
matière d’affects et de règles en commun ?
Machiavel met en évidence que
le bien commun peut se réaliser à la condition que des intérêts pluriels
(parfois antagonistes) s’expriment et se limitent réciproquement. La
confrontation des positions différentes peut faire naître un but commun, qui
donne une orientation à un Monde commun.
À partir de ce cadre de
pensée, nous pouvons penser deux questions dans notre transformation vers
des Mondes Meilleurs :
1. Jusqu’où
devons-nous étendre le Monde commun, sachant qu’il pourrait se dissoudre si
nous l’étendions trop ? Un département de l’entreprise, un niveau
hiérarchique, toute l’entreprise, certains clients, tous les clients, tout
l’écosystème ? Il conviendrait de penser différentes formes de
participation permettant aux membres du Monde de partager en commun des affects
et des règles, en évitant le péril, pointé par Rousseau, d’une logique de la
représentation. Cette logique amènerait
chacun à chercher à se distinguer de ses rivaux : le Monde commun
encourrait le risque de se dissoudre en factions isolées.
2. Jusqu’où
devons-nous organiser les énergies autour d’un but commun ? Il conviendrait
de trouver un projet commun, qui ne se réduise pas à l’expression de quelques
valeurs communes, et qui puisse être contesté et amendé. Le risque à éviter,
selon Machiavel, est celui d’une disparition de l’intérêt commun sous l’effet
de la flatterie et de la corruption.
En guise d’ouverture de notre
prochain atelier du 18 octobre, nous pouvons nous demander, à l’instar de
Socrate, quels sont les Mondes qui méritent de durer et d’être partagés en
commun :
Tous les Mondes se valent-ils ? La première qualité d’un Monde Meilleur est sans doute d’être un Monde qui est le moins injuste possible, c’est-à-dire le moins destructeur possible. Peut-être faut-il chercher à être un Monde plus juste, avant de viser à être un Monde plus commun ou plus durable ?
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