« On lui a fait payer sa mauvaise gestion de la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu ».
Ce discours des médias sur le départ de Mireille Faugère cache la vraie difficulté de gérer la transformation d’une organisation aussi importante que l’APHP.
Mireille Faugère n’a pas eu le temps de créer la nouvelle troisième note de musique, gage d’un accord parfait.
La première note de cet accord parfait, c’est l’économie de la santé qui nécessite que l’APHP se transforme. Cette note de musique s’impose.
La deuxième note de l’accord parfait, c’est la stratégie de l’APHP. Cette deuxième note est assez claire à l’APHP et la conduit à prendre des décisions et à faire des choix.
Les deux premières notes de l’accord parfait ont changé, restait à créer la nouvelle troisième note.
La nouvelle troisième note, c’est la transformation du Monde de l’APHP.
Aujourd'hui, on demande aux équipes de jouer les deux premières notes de musique de la transformation avec une troisième note qui n’est plus la bonne – un Monde pas adapté.
Ce Monde se sent agressé dans sa grandeur, dans la mesure de sa performance, dans ses modes de travail. Et Mireille Faugère était devenu le symbole de ce sentiment d'agression.
Voilà par exemple ce qu’a dit d’elle hier un éminent psychiatre, le professeur Bernard Granger, dans une interview sur France Inter.
« Erreur de casting. Elle ignorait tout du Monde hospitalier. Elle est venue dans une période où régnaient les concepts de l’hôpital-entreprise… elle avait un profil de commercial, c’était à contre-emploi ».
Tout est dit. Dans le Monde que représente Bernard Granger, on ne peut pas accepter la stratégie que représente Mireille Faugère.
Bon courage à Martin Hirsch.
Il ne porte pas quant à lui le péché originel d’avoir « un profil de commercial », mais il ne coupera pas à la nécessité de créer la nouvelle troisième note – le nouveau Monde de l’APHP – capable de mettre en œuvre une stratégie qui ne sera pas très différente de celle de Mireille Faugère.
Bruno Jourdan
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